Voile : la dernière danse du Class40 Crédit Mutuel 158

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Publié le 20/06/2024

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Crédit Mutuel Alliance Fédérale

Un mois et demi après avoir pris la deuxième place en solitaire sur The Transat CIC, à New York, Ian Lipinski s’apprête à engager le Class40 Crédit Mutuel sur la voie du retour vers le vieux Continent dans le cadre de cette grande classique des traversées océaniques qu’est la Transat Québec Saint-Malo. Une première pour Ian Lipinski et le Class40 Crédit Mutuel 158… dont ce sera également la dernière course sous ses belles couleurs rouge et blanc.

Un trio d’expérience

Pour ce grand rendez-vous de la course en équipage, Ian Lipinski a fait appel à Antoine Carpentier et Benoît Hantzperg. Le premier est présent aux côtés de Ian depuis un an et demi, avec de belles performances sur l’ensemble de la saison 2023. Parmi sa large palette de qualités, sa sérénité est un atout particulièrement prisé. Le second « est un copain de la Mini, raconte Ian. Il est maître-voilier depuis plus de vingt ans. On a été concurrents, équipiers. Il a parfois été perçu comme une tête brûlée de la course au large, mais il est en réalité hyper expérimenté, avec un sens aigu de la navigation et il sait très bien comment faire marcher un bateau. Avec lui et Antoine, on sait que ça va bien fonctionner à bord ».

Ce trio s’annonce redoutable et c’est un luxe pour le skipper qui ne boude pas son plaisir d’aborder une course dans la sérénité : « À quinze jours du départ, je ne suis pas du tout dans le même état d’esprit que celui qui m’animait deux semaines avant The Transat CIC. Courir en solitaire ou en équipage, cela ne génère pas les mêmes appréhensions. Nous allons naviguer à trois, je serai accompagné par deux marins super forts, autonomes et expérimentés… mentalement, c’est royal ! ».

La dernière danse du 158

Pour le projet Crédit Mutuel, la Transat Québec Saint-Malo est un marqueur fort puisqu’il s’agit de la dernière course du Class40 Crédit Mutuel n°158, avec lequel Ian Lpinski et son partenaire ont brillé durant quatre années. Ce que confirme le skipper : « C’est la dernière, et on va la savourer. On va faire tout ce que l’on peut pour profiter des conditions qui pourraient être propices à ce bateau. Dans l’idéal, il faudrait beaucoup de vent au portant et beaucoup de vagues. Si on a ça, avec le super équipage dont je dispose, on aura peut-être la possibilité de finir cette aventure en beauté ! ».

Une idée qui ne déplairait pas à Daniel Baal, Président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, « Ce premier opus de notre aventure Skipper Crédit Mutuel, aux côtés de Ian Lipinski va bientôt prendre fin avec la dernière course du Class40 158 mais nous comptons sur Ian et son équipage pour nous faire vibrer comme il sait si bien le faire face à la concurrence. A bord de ce bateau, Ian s’est forgé un palmarès exceptionnel de 4 victoires et 11 podiums en 14 courses. Pour cette dernière à bord du 158, Ian sait qu’il peut compter une nouvelle fois sur le soutien de tous les élus mutualistes et collaborateurs de Crédit Mutuel Alliance Fédérale pleinement à ses côtés ! ». 

La suite se prépare, à bord du Class40 Crédit Mutuel 202 que Ian Lipinski et son équipe commencent tout juste à apprivoiser. L’été sera studieux, le nouveau bateau fera sa première course à la rentrée et sera au départ de la CIC Normandy Channel Race 2024 le 15 septembre prochain.

Transat Québec Saint-Malo, une course à part

Créée en 1984, privée d’édition en 2020 pour cause de pandémie, la Transat Québec Saint-Malo fait son retour dans le calendrier des courses. Trois catégories sont au départ : la Class40, qui attire la lumière avec 29 skippers engagés, une catégorie Open Multi et deux catégories ‘vintage’ en monocoque et en multicoques, pour une participation globale d’environ 60 unités.

Son départ sera donné le 30 juin à 14h00 heure locale (20h00 à Saint-Malo) depuis Québec. L’originalité du parcours de 2897 milles (pour les Class40) tient en ce que le premier tronçon de 400 milles se court sur le fleuve Saint-Laurent. Un moment particulier de navigation dont Ian Lipinski sait peu de choses : « Il paraît que c’est très joli et que cette course est hyper intéressante à courir. Ça sera original et sympa ». Antoine Carpentier, lui, l’a courue à deux reprises. Il en est même un double vainqueur en Class40 en 2008 avec Halvard Mabire et Didier Le Vourc’h, et en 2016 en Multi50 à bord du trimaran de Lalou Roucayrol. Le co-skipper raconte : «nbsp;C’est une course assez mythique. En 1984, j’étais petit, mais je rêvais de ces multicoques. Naviguer sur cet énorme fleuve qu’est le Saint-Laurent, c’est piégeux. Il y a des courants assez étonnants qui durent 9 heures dans le sens de la descente, 3 heures dans le sens de la remontée… C’est plus long de remonter vers Québec que d’en partir. Et puis il y a des bancs de sable, qui sont bien cartographiés, mais si on se prend dedans... ». 

Une fois passés l’estuaire et le golfe de Saint-Laurent, les marins contourneront l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon puis rejoindront le large. Là, ils devraient rapidement embarquer dans un régime dépressionnaire venu du nord pour faire route non pas face aux vents, comme le proposait The Transat CIC, mais dans le sens de rotation des systèmes météorologiques de l’Atlantique Nord. Portés par ces flux probablement puissants, les 29 Class40 engagés dans l’édition des 40 de la Québec Saint-Malo rallieront la France sur un bon tempo… a priori.

Un accueil à part

Si convoyer le bateau de New York à Québec fut une aventure, l’accueil réservé par l’organisation aux concurrents n’a que peu d’égal. À New York, le directeur de course, Michel Fortier, est venu à la rencontre de la Class40, et il a fait carton plein : « Michel a une vraie proximité avec les marins, et l’accueil qui a été réservé à l’équipe qui a convoyé le bateau à Québec a été incroyable, souligne Ian Lipinski. La disponibilité des gens est formidable, elle nous rappelle celle d’Armando Castro, qui soutient tout le monde aux Açores ». Antoine Carpentier, qui a convoyé le Class40 Crédit Mutuel, peut en témoigner : « On s’est arrêté à Gaspé, à l’entrée du Saint-Laurent, où tout a été surréaliste. À 8 heures du matin, il y avait du monde sur le ponton ; les gens de l’organisation nous ont aidés à faire nos courses d’avitaillement. On voulait les inviter à déjeuner… et on a fini chez des habitants qui nous ont régalés. Là-bas, tout est hyper agréable ».