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Éleveurs et salarié montrent les atouts de leurs métiers et leurs contraintes
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Temps de lecture : 3min
Pourquoi être éleveur ?
Élie, 23 ans, et son père Jean-Pierre se sont associés le 1er juin 2022, au sein du Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) Augros. Ils élèvent 150 vaches charolaises, en système naisseur-engraisseur, soit près de 450 têtes au total. La ferme est dans la famille depuis quatre générations. Tous deux expliquent pourquoi ils font et aiment le métier d’éleveur.
Une passion
Pour l’un, comme l’autre, c’est une passion des bêtes et du travail en extérieur, depuis toujours. « Le contact des animaux, être avec eux, les chouchouter », détaille Jean-Pierre, sans oublier « le cadre de travail, plutôt agréable, en pleine nature ». Déjà enfant, dès le retour de l’école, il « jetait son cartable pour aller flatter les petits veaux ». Quand il était petit, son fils, lui, « se revoit chaque soir le rejoindre dans le tracteur ou avec les vaches ». « Une chance », estime-t-il.
Tous les matins encore, Jean-Pierre « part au boulot avec la banane, quelle que soit la saison, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve alors que beaucoup de gens, malheureusement, y vont à reculons ». « La passion est là, la joie est là, c’est le principal pour rester motivé », ajoute Élie. « La motivation, être passionné, ça compte tellement dans la réussite », appuie Jean-Pierre.
Partir au boulot, tous les matins, avec la banane !
Une fierté aussi
Père et fils ressentent également de la fierté. « D’avoir rejoint l’exploitation familiale » pour le second, une envie depuis l’enfance, et d’exercer « une profession qui a du sens ». « Nourrir les gens est très important, même si on est souvent décrié, met-il en avant. Il faudra toujours manger, entretenir les paysages, en prenant de plus en plus en compte les enjeux environnementaux. Nous exerçons un métier d’avenir, que je ne peux qu’encourager à choisir, à plusieurs facettes − éleveur, comptable, commercial, vétérinaire, etc. − et donc compétences pour être capables d’y répondre. » « Je ne pensais pas m’installer si jeune mais je ne le regrette pas », conclut-il.
Fier de dire que je suis éleveur.
Quant à Jean-Pierre, il est fier « de dire qu’il est éleveur » et de travailler avec son fils. « Installer un de mes enfants, une belle réussite, l’aboutissement d’une carrière, le rêve de ma vie », s’exclame-t-il.
Mais beaucoup de boulot, pour gagner peu
Selon lui, il y a quand même des contraintes, il ne faut pas les cacher car certaines personnes, en particulier non issues du milieu agricole, n’en ont pas pleinement conscience. « Du boulot toute l’année » notamment, « nous ne comptons pas nos heures ! », lance le jeune producteur de viande. D’où l’intérêt d’être « à deux » pour pouvoir « alterner les surveillances et les astreintes ».
De plus, « dans ce métier, on le sait, on ne gagne pas des mille et des cents », ajoute-t-il avant de nuancer : « Mais nous faisons ce qu’il faut pour nous en sortir convenablement, nous avons la chance de pouvoir vivre de ce que nous faisons. »
En faisant ce qu’il faut, nous nous en sortons.
Salarié : responsabilités et évolution possible
Lucas, lui, est ouvrier agricole polyvalent dans une exploitation laitière d’un peu plus de 200 vaches. Parmi ses missions principales : la distribution de la ration des vaches et du lait aux petits veaux, ainsi que l’entretien du matériel. Mais il a aussi la responsabilité de surveiller l’état sanitaire du troupeau. Et utilise pour cela les nouvelles technologies : des colliers connectés renseignent sur les éventuelles chutes de production laitière, mesurent la température et la rumination des animaux, etc. « Nous nous appuyons beaucoup sur les outils digitaux mais cela ne remplace pas l’œil humain », précise-t-il.
Ce qu’il apprécie particulièrement ? « On bouge, c’est énergique, on est toujours à fond », répond le jeune homme, qui indique « avoir un lien très fort avec la nature ». Et on ne fait jamais la même chose ! » Les qualités à avoir, d’après lui, pour être salarié en élevage : « aimer les animaux et en prendre soin » bien sûr, mais également « le sens de l’organisation, l’autonomie, la prise d’initiatives, savoir adapter sa posture de travail » pour se ménager physiquement.
Lucas n’est pourtant pas du milieu agricole mais il venait régulièrement sur l’exploitation lorsqu’il était enfant. Alors il y a effectué son Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) et son Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA), en apprentissage. « En suivant des formations et avec de l’expérience, un ouvrier agricole peut évoluer et même devenir agriculteur. Je suis très heureux dans cette ferme, pourquoi pas plus tard m’associer avec les exploitants ? », envisage-t-il.